Salentin VIII d’Isembourg, de Neumagen et Mont-Saint-Jean

Salentin VIII d’Isembourg est le second d’une fratrie de huit enfants :

1. Antoine d’Isembourg (°vers 1498)
2. Salentin VIII d’Isembourg-Neumagen (ci-dessus)
3. Jeannette d’Isembourg-Neumagen, (°1500, + 8 août 1563), mariée le 20 novembre 1522 avec le comte Guillaume 1er de Sayn-Hombourg, dont 1 fils : le comte Louis 1er de Sayn-Wittgenstein (°7 décembre 1532, + 2 juillet 1605)
4. Henri I d’Isembourg (°vers 1501, + 14 février 1553)
5. Guillaume d’Isembourg-Neumagen (° vers 1502)
6. Anne d’Isembourg-Neumagen (°vers 1503, + après 1572), mariée :
   1. le 1er mars 1544 avec François, Comte de Manderscheid-Schleiden, dont 2 filles : Erika et Elisabeth (princesse)
   2. en 1549 avec Jean de Leyen (Johann von der Leyen)
7. Bonne (ou Jutta) d’Isembourg-Neumagen, (°vers 1504, + 28 juillet 1564), mariée le 6 octobre 1554 avec Philippe IV, comte Waldeck-Wildungen (°1493, + 1574), dont 1 fille : Magdalena. Bonne d’Isembourg héritera la seigneurie de Chaligny de son oncle Henri d’Isembourg
8. Marie d’Isembourg-Neumagen (°vers 1506)

Antoine et Salentin d’Isembourg sont tous les deux les héritiers d’Elisabeth de Neufchâtel, mais Antoine est déjà décédé au moment où Salentin prend possession de la seigneurie de Chaligny.

Le 25 septembre 1532, Salentin porte foi et hommage au duc de Lorraine pour la seigneurie de Chaligny.

La tendance politique du duché est toujours à la centralisation et le bailli de Nancy accomplit des actes de juridiction, les sanctionne par des saisies, exige la présence du seigneur aux assemblées du baillage. En outre, le bailli réclame aux Chalinéens les aides, tailles, impôts et redevances payées au duc par les habitants du baillage, au lieu de s’en tenir à l’antique droit de sauvegarde pratiqué par les ducs du 15ème siècle.

Le droit de sauvegarde consistait en un droit assez médiocre, payé par feu au Trésor ducal. Quant aux affaires du domaine, elles étaient réglées par le seigneur de Chaligny et non par le bailli de Nancy.

Salentin s’insurge contre les prétentions du bailli, et veut que les règles régissant son domaine soient à celles pratiquées au temps des Neufchâtel, dont il est le successeur régulier. Il revendique même le droit de grâce qui est l’attribut de la haute justice.

En 1541, la querelle est soumise à des arbitres.

Pour le duc de Lorraine, ce sont :
  Jean de Haussonville, chevalier, seigneur de Turquestein, bailli de l’évêché de Metz
  François de Bassompierre, chevalier et bailli des Vosges
  Nicolas Mengin, président de Lorraine.

Pour Salentin d’Isembourg, ce sont :
  Bernard d’Eltz, chevalier, seigneur d’Ottanges, lieutenant du gouverneur du Luxembourg,
  Thiry de Metzenhausen, chevalier, seigneur de Linster
  Jean Keek, docteur ès-droits,
tous conseilleurs de l’Empereur au Luxembourg.

Don Calmet, dans sa Notice de la Lorraine, estime que Salentin n’eut pas gain de cause. Cette opinion semble confirmée par le fait que le frère et successeur de Salentin à la tête de la seigneurie de Chaligny soumet, douze ans plus tard, le litige qui l’oppose à un habitant de Sexey-aux-Forges au bailli de Nancy.

Salentin VIII meurt le 15 février 1544 à Metz.