Le choeur est à l’intérieur de l’abside, renforcé à l’extérieur par des contreforts. Il était autrefois éclairé par cinq fenêtres gothiques, mais celle de gauche (au-dessus de la porte de la sacristie) a été bouchée lors de la construction du collatéral sud.
Le craquelement de la peinture et du crépi laisse apparaître l’emplacement de la fenêtre qui a été condamnée.
Le maître-autel est en bois peint et redoré au bronze.
Sous la nappe de l’autel, il est possible de voir une plaque carrée en marbre sur laquelle est gravée l’inscription suivante :
"H-C DU CAMBOUT
DUC DE COISLIN EPISC
METENSIS 1723"
Henri Charles du Cambout, duc de Coislin
Fils d’Armand du Cambout, duc de Coislin, comte de Crécy, baron de Pont-Château, baron de La Roche-Bernard, pair de France, membre de l’Académie Française (fauteuil 25, successeur de Claude de l’Estoile) et de Madeleine (fille de Philippe du Halegoet, seigneur de Kergrech)
° 15 septembre 1665 à Paris
+ 28 novembre 1732Du 26 mai 1697 au 31 mars 1711 : il est évêque-prince de Metz, commandeur de l’Ordre du Saint-Esprit, premier aumônier du roi en 1710.
Le 7 mai 1710, son frère aîné meurt et Henri Charles lui succède comme duc de Coislin, baron de Pont-Château, baron de La Roche-Bernard, comte de Crécy et pair de France.
Le 25 septembre 1710, il est reçu par l’abbé de Choisy à l’Académie Française où il succède à son frère, qui lui-même avait succédé à leur père Armand du Cambout (fauteuil 25).
En 1723, Henri Charles est certainement venu à Chaligny et la plaque insérée dans le dessus de l’autel doit certainement commémorer la visite d’une personne de cette importance.
Homme vertueux, charitable, protecteur des gens de lettres, il hérite de plusieurs bibliothèques importantes, dont celle des Coislin (famille paternelle) et Séguier (famille de sa grand-mère paternelle) riche de quatre mille manuscrits qu’il légue à l’Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où les érudits peuvent les consulter librement.
Cette bibliothèque brûle en partie en 1793, et ce qu’il en reste se trouve à la Bibliothèque Nationale.
Henri Charles du Cambout est également membre honoraire de l’Académie des Inscriptions.
Remarques :
Armand du Cambout est, par son père, le petit-neveu de Richelieu et par sa mère, le petit-fils du chancelier Séguier. ll est né le 1er septembre 1635, date de création de l’Académie française.
Claude de l’Estoile étant décédé, le chancelier Séguier demande à l’Académie Française d’accueillir son petit-fils, Armand, . Ce dernier est accepté et occupe le fauteuil 25. Il n’est âgé que de 17 ans !
"Le nouvel académicien était digne de cette place par son amour pour les lettres et par la considération qu’il témoignait à ceux qui les cultivaient. Il se dérobait avec joie à ses autres opérations pour pouvoir se trouver avec eux. "Je n’oublierai rien, dit-il dans son discours de réception, pour faire en sorte qu’au défaut de mes paroles, mes actions soient pour vous autant de remercîments, et je suivrai l’exemple de ceux, qui, par une juste reconnaissance, couronnaient les fontaines dans lesquelles ils avaient puisé". Il a transmis ses sentiments à son illustre maison, comme une partie précieuse de son héritage. Aussi a-t-il été remplacé successivement dans l’Académie par deux de ses enfants" (Pierre et Henri-Charles).
(Histoire des quarante fauteuils de l’Académie française depuis la fondation jusqu’à nos jours, par Tastet, Tyrtée)Les ducs de Coislin ont occupé le même fauteuil à l’Académie française pendant plus de 80 ans.
Le tabernacle, à gauche de l’autel, est encastré dans le mur, fermé par une grille en fer forgé et ornementé d’un décor gothique. Il est éclairé par deux petites ouvertures dénommées Oculi (oculus au singulier) qui donnent sur l’extérieur, de chaque côté d’un contrefort.
Ces petits monuments, caractéristiques de la Lorraine, la Bourgogne et la Champagne, existent dès le 13ème siècle. D’après l’abbé G. Waldock qui a répertorié l’ensemble de ces armoires eucharistiques et oculi dans la Lorraine annexée, la fonction de l’Oculus, souvent sur la voie publique ou le cimetière, était de signaler le Saint Sacrement à la vénération des passants.
Des anges cariatides gainées décorent chaque angle du tabernacle et encadrent les panneaux latéraux.
L’encadrement est terminé de chaque côté par un plein cintre sur lequel se trouve un piédouche (support assez élevé sur lequel se trouve un vase, une statue ou un élément décoratif) surmonté d’un ange adorateur.
Henri Charles du Cambout, duc de Coislin