Un p’tit train s’en va à Chaligny
Un p’tit train s’en va de bon matin
On le voit filer vers la campagne
Tchi tchi fou tchi tchi fou
Plein d’entrain...
(Adaptation de la chanson d’André Claveau)
Le mot "train" évoque dans notre esprit la circulation sur rails de wagons tirés par une locomotive. Ce mot, tiré du latin, est utilisé au 12ème siècle pour désigner un convoi de bêtes de sommes et du personnel de service qui se déplacent derrière quelqu’un : "un train de mulets portant des vivres".
Le rail est très ancien et existait déjà en 1550. Pour transporter le minerai des mines, les wagonnets sont poussés par les hommes ou tirés par les chevaux. Les premiers rails sont en bois et sont remplacés par des métalliques en 1789, mais ce procédé de roulage reste limité aux exploitations minières.
Cette gravure sur bois de la "Cosmographie Universelle" de Sébastien Munster a été divulguée en 1550. Elle concernait l’équipement des mines alsaciennes de Leberthal.
L’association du moteur à vapeur (mis au point au 18ème siècle) avec le procédé utilisé dans les mines pour faire circuler les wagonnets, permet la naissance du train.
Le 24 février 1804, la première locomotive du monde, conçue par Richard Trevithick, tracte 5 wagons contenant 10 tonnes de fer et transportant 70 hommes. Elle parcourt 15 kilomètres à 8 km/h. En 1808, Richard Trevithick construit la suivante qu’il nomme "Catch me who can" (M’attrape qui peut). Elle circule sur une piste circulaire et le baptême du rail est proposé pour une somme modique.
En 1829, la première locomotive à vapeur, avec une chaudière tubulaire au lieu d’un bouilleur : la "Fusée", remorque à Rainhill (entre Liverpool et Manchester) un train de 40 tonnes à plus de 25 km/h. Les locomotives à vapeur rouleront jusqu’en 1974 en France.
Le train prouve très rapidement sa capacité à transporter de lourdes charges, sur de longues distances.
En France, le 1er octobre 1828, la première ligne de chemin de fer, avec des rails en fonte, relie Andrézieux à Saint-Etienne. Tout d’abord, envisagé comme moyen de transport des marchandises, le train évolue également pour le transport des voyageurs.
Les voies ferrées se multiplient et forment une sorte de gigantesque "toile d’araignée" qui recouvre les pays et les relie entre eux. La France de 1840 compte déjà 500 km de rails.
Ce réseau ferroviaire ne fait que croître au fil des années, tandis que les techniques s’améliorent : locomotives diesel et électrique. Cette dernière est acceptée avec joie par les voyageurs : qui ne se souvient pas d’avoir reçu des escarbilles dans les yeux en voulant regarder par la fenêtre ?
Les compagnies de chemins de fer sont des entreprises privées. Mais, en 1938, la Société Nationale des Chemins de fer Français (S. N. C. F.) est créée, et elle absorbe toutes les compagnies privées de chemins de fer.
La dernière innovation de la S. N. C. F. : le TGV (Train à Grande Vitesse) met Lyon à deux heures de Paris.
Les mines, l’usine de Neuves-Maisons, sa situation entre Nancy et Toul, tout concourre pour que Chaligny soit très rapidement desservi par le train.
En 1867, la commune est assignée à verser 3 700 Frs à la Société des Chemins de Fer de l’Est pour l’établissement d’une ligne reliant Vézelise à Nancy. En contre-partie, la commune demande, en 1878, que les colis soient déposés à la "halte" de Neuves-Maisons, car la gare de Chaligny n’est pas encore construite. Cette clause n’étant pas respectée, la somme sera récupérée.
Puis en 1894, elle accepte le tracé définitif du projet de création d’une ligne de chemin de fer reliant Toul à Nancy, en passant par Pont Saint Vincent. Les travaux peuvent commencer, notamment la construction de la gare en 1896. En 1901, le territoire où se trouve la gare a été rattaché à Pont Saint Vincent.
La gare de Chaligny est située à une grande distance du centre du village (1,800 km) . Aussi, la commune propose, en 1901, à la Compagnie de l’Est, propriétaire de la ligne ferroviaire, que les billets de train et l’arrêt en pleine voie aient lieu au passage à niveau, sous Chaligny le Val, moyennant le versement d’une subvention.
En 1947, les Chalinéens se plaignent de ne plus pouvoir utliser le train pour leurs déplacements : les trains de voyageurs sur la ligne Toul-Pont Saint Vincent n’existent plus. La commune demande que ces trains soient rétablis.