Un document du 10ème siècle atteste de l’existence de Chaligny, tandis qu’un autre de 1284 signale que le village est déjà partagé en deux parties : le "Mont" et "Le val". Au 20ème siècle, une troisième partie : les "Cités", a été créée pour le personnel travaillant à l’usine de Neuves-Maisons.
Même si certaines rues ont plusieurs siècles, il n’existe de traces vraiment significatives que d’un passé relativement proche.
Dans la commune, des inscriptions sur le fronton de certaines portes rappellent le nom de ceux qui ont construit les maisons.
Maçonnerie à pierres sèches : une "boutisse" est une pierre dont la longueur se trouve dans l’épaisseur du mur et dont un des bouts est en parement.
La tradition orale de Chaligny dit que le commanditaire du mur devait offrir autant de bouteilles de vin au maçon que le mur avait de boutisses.
La Grande Rue commence à la place de la République et se divise en une fourche à son extrêmité. Un de ses embranchements est la rue de Clairlieu, et l’autre le chemin du Charbonnier qui rejoint la D 92 (route de Maron à Nancy) en traversant la forêt de Haye.
La seule issue de la rue du Château est la rue Edmond Pintier, en face de la Rue Sapience.
Le linteau de cette porte porte l’indication "François Fabry, 1668" gravée dans le bois.
Il pourrait s’agir de François Fabry, marié avant 1665 avec Françoise Gillet. De leur union naquit Marie (1665), Anne (1667), Jeanne (1668), Marguerite (1699), et Charles (1675). François Fabry était présent au mariage de son fils Charles avec Claudette Louis le 10 janvier 1708, mais son épouse Françoise Gillet était décédée.
Cette rue prolonge la rue du Val Fleurion et se termine lorsque la Route forestière qui va du chemin du Charbonnier à la route Nanquette croise la route Forestière de la Haute-Borne.
Les symboles gravés sur ce linteau de porte et la statue de Sainte Anne qui le surmonte suggèrent que le propriétaire de cette maison était un charpentier ou un menuisier. (Sainte Anne est la sainte patronne de ces deux métiers).
La rue du Fer à Cheval prolonge la rue des Lombards pour déboucher dans la Grande Rue.
Cette rue doit son nom aux maréchants-ferrants qui y résidaient.
Le four banal se trouvait autrefois dans cette rue.
En juillet 1284, Henri II de Vaudémont donne le four banal de Chaligny à l’abbaye de Clairlieu, comme indemnisation des dommages qu’il lui a fait subir. Cet acte reconnait aussi aux religieux le droit de prendre du bois, pour faire fonctionner le four, dans ce qui s’appelle toujours le bois du Four.
En 1340, l’abbaye de Clairlieu, après accord de Henri III de Vaudémont, construit un autre four banal à Chaligny-le-Val.
Les deux fours banaux, celui du Mont, puis celui du Val, appartiennent à l’abbaye de Clairlieu.
L’origine du nom de cette rue est inconnue.
Ce linteau a été gravé par Monsieur Collot qui était certainement un fervent républicain, puisqu’il fait graver dans la pierre, non seulement l’année : 1792, mais aussi "l’an de la Liberté".
Après la prise de la Bastille, les gens avaient pris l’habitude de nommer l’année 1789 : "l’an I de (l’ère) de la Liberté". Le 22 septembre 1792, la Convention décrète : "Tous les actes publics sont désormais datés à partir de l’an I de la République".
Le 20 septembre 1793, Charles Gilbert Romme, rapporteur du groupe de travail nommé par le Comité d’Instruction publique, présente devant la Convention une proposition de calendrier républicain. Après quelques modifications et par décret de la Convention Nationale du 14 vendémiaire an II (5 octobre 1793), le calendrier républicain entre en vigueur.
Le linteau de cette fenêtre comporte :
au centre : une croix sculptée et légèrement mutilée
de chaque côté de la croix, un élément décoratif en forme de roue avec sept rayons.
La personne qui a fait graver ce linteau était sans doute un charron.
Cette place (ancienne place de la Fontaine) se trouve au Val, à l’intersection de la rue de la Fontaine et de la rue des Jardins. Elle est proche du quartier où habitait Georges Labroche.
Fils de Charles Labroche et de Marie Octavie Régnier, Georges Labroche est né le 22 avril 1896 à Chaligny et décédé en 1969, à l’âge de 73 ans.
Pendant la première guerre mondiale, il est clairon à la 1ère Compagnie du 19ème BCP.
Il fut l’un des trois premiers clairons de l’armistice et la commune de Chaligny a voulu lui rendre hommage en baptisant une place du Val : place Georges-Labroche, 1er clairon de l’armistice du 11 novembre 1918.
Cette rue prend naissance à la fin de la rue des Martyrs et le début de la rue des Trois Maisons. Elle se termine à l’endroit où elle croise la route de Maron.
Sur la photo de gauche, le linteau est décoré d’une croix encadrée par une serpette et un outil taillant.
Cet outil taillant est certainement un coutre , hache qui sert à refendre les échalas (piquets de bois) qui supportent les ceps de vigne. Un maillet de bois était utilisé pour frapper le coutre qui était tenu par le haut du manche. Le coutre est semblable au départoir du tonnelier, mais
La serpette est l’outil emblématique des vignerons. Cet emblème, commun en Alsace, est rare en Lorraine.
La rue des Lombards communique avec la Grande Rue par la rue du Fer à Cheval et la rue du Four, et avec la rue Edmond Pintier par la rue Sapience.
Cette rue doit son nom à l’installation de banquiers lombards à Chaligny :
Le 26 mars 1322, Henri III de Vaudémont, seigneur de Chaligny, et sa femme Isabelle, fille de Ferry III, duc de Lorraine, moyennant une rétribution de cent livres par an, autorisent les frères Alexandre et Antoine Buni et d’autres Lombards à s’installer pour dix ans à Chaligny, Pont Saint-Vincent, Vézelise et Vaudémont.
Ces banquiers ont le monopole des prêts et du commerce de l’argent.
Cette plaque en pierre a été gravée par Rémy Regnier (né le 29 décembre 1741), fils de Claude Regnier (1691-1767) et Anne Moitrier (1703-1764). Sa femme était Brigitte Marchal, fille de Joseph Marchal et Marie Anne Euriet.
Elle a été posée peut-être par Rémy Regnier, neveu du précédent (1761-1831), époux de Denis Catherine, puis de Marie Parisot.
La rue Sapience rejoint la rue Edmond Pintier, juste en face de la rue du Château.
L’origine latine du nom de cette rue est difficilement contestable et il est possible d’émettre l’hypothèse qu’un jurisconsulte habitait cette rue. Certains jurisconsultes, particulièrement avisés, étaient surnommés "Sapiens" ce qui signifiait "le Sage".
Les Chalinéens ont sans doute pris l’habitude de nommer cette rue : la rue "du Sapiens" comme ils auraient dit "la rue de l’Ernest". Au fil des années, la rue "du Sapiens" serait devenue la "rue Sapience".