Le sens des termes ci-dessous correspond à celui qui a cours à partir du 11ème siècle
alleu ou franc-alleu : terre libre dont le propriétaire ne doit aucune redevance, et ne relève d’aucun seigneur. On distingue l’alleu noble et l’alleu roturier selon que le propriétaire y possède ou non des droits de justice, ainsi que des vassaux et des tenanciers. Au 17ème siècle, le roi de France considère que tous les alleux sans seigneur avoué sont ses vassaux.
alleutier (un) : propriétaire d’un alleu
aveu (l’) : acte par lequel le vassal reconnaît quelqu’un pour seigneur, en échange du fief qu’il tient de lui. A partir du 12ème siècle, l’aveu est accompagné de l’acte de dénombrement, qui décrit le contenu du fief. Tout nouveau vassal doit renouveler l’aveu et le dénombrement.
bailli (un) : agent du roi ou d’un seigneur, chargé, à partir de la fin 12ème siècle, de fonctions administratives et judiciaires
bailliage (un) :
bachelier (un) : jeune gentilhomme qui aspire à devenir chevalier et qui sert sous la bannière d’un autre. Un chevalier-bachelier est un gentilhomme qui ne peut pas lever bannière, faute d’avoir suffisamment de vassaux, et qui combat sous les ordres d’un chevalier banneret.
bachellerie ou bachèlerie (la) : terre noble, d’une classe inférieure à celle de chevalier.
bannière (une) : drapeau féodal
chasé (un vassal non) : ce vassal est une sorte de chevalier domestique qui mange à la table du seigneur, vit dans sa maison et dépend étroitement de lui.
chevalerie (la) : ouverte à tous ceux qui peuvent payer leur équipement, elle devient héréditaire au 13ème siècle : la noblesse apparaît.
damoiseau (un) : titre du jeune gentilhomme qui n’est pas encore armé chevalier
damoiselle ou demoiselle (une) : jusqu’au 18ème siècle, le terme de "demoiselle" désigne une jeune fille noble ou la femme du damoiseau
dénombrement (le) : acte par lequel un vassal décrit le contenu du fief qu’il vient de recevoir de son seigneur. Cet acte est précédé de l’acte d’aveu par lequel le vassal reconnait quelqu’un comme seigneur.
hommage(l’) : l’esprit d’intéressement donne lieu à des hommages multiples, diminuant ainsi le lien vassalique. Un vassal peut prendre parti pour le seigneur dont il tient le plus grand fief contre un autre seigneur auquel le lie pourtant la même obligation. Voir "seigneurie".
La cérémonie de l’hommage : le vassal, nu-tête, sans armes, met ses mains unies dans celles de son seigneur et prononce une formule où il reconnait entrer dans sa dépendance. Le seigneur le relève aussitôt et déclare le recevoir pour son homme (son vassal), d’où le terme "hommage".
L’hommage est un engagement total qui ne peut être rompu qu’avec la mort.
A partir du 9ème siècle, l’hommage s’accompagne de la foi : serment de fidélité prêté sur l’Evangile ou sur des reliques.
Plus tard, on distingue :
fief (un) : à partir du 11ème siècle, le fief devient héréditaire et cesse d’être un bienfait librement concédé par le seigneur à son vassal pour devenir la contrepartie des services rendus. Au 12ème siècle, le vassal peut disposer librement de son fief, moyennant certaines taxes (lods et ventes, relief).
Le seigneur conserve, dans certains cas, le droit d’aliéner le fief concédé au vassal. Par exemple : en cas de félonie avérée du vassal ou de la mort de l’un des contractants.
Au 13ème siècle, le fief devient inaliénable. Le droit d’aînesse assure l’indivisibilité du fief, et en l’absence d’héritiers mâles, les filles héritent du fief et le seigneur féodal se réserve le droit de leur choisir lui-même un époux.
En cas de vente, le seigneur féodal perçoit un droit, dit de quint, représentant le cinquième de la valeur du fief. Il peut toutefois se substituer à l’acquéreur (retrait féodal) en lui remboursant le prix payé.
fieffer : donner un bien en fief à quelqu’un. Etre fieffé : être pourvu d’un fief.
fief-lige (un) : le vassal prête foi et hommage à son seigneur dominant, en jurant de le servir envers et contre tous
fief-rente (un) : cette tenure féodale apparaît au 12ème siècle ; elle consiste en une rente annuelle et fixée en argent ou en nature, assignée par le suzerain sur certains revenus en faveur de son vassal.
foi (serment de la) : serment de fidélité prêté au seigneur sur l’Evangile ou sur des reliques. Ce serment a lieu au moment de la cérémonie de l’hommage
investiture (l’) : la cérémonie de l’investiture se déroule immédiatement après la prestation de l’hommage.
lien vassalique (le) : il consiste en aides militaires et financière, et conseils. Au 13ème siècle, cette aide se limite à :
manse (le) (dérivé de "mansus") : exploitation agricole composée d’un bâtiment d’exploitation et d’habitation et de terres exploitées sur le territoire d’une "villa" ou d’un village.
ost (l’) : le vassal doit au seigneur féodal une aide militaire annuelle limitée à 40 jours, avec un nombre précis de cavaliers.
quint (le) : versement au seigneur du 1/5 de la valeur d’un fief en cas de vente de ce dernier par le vassal.
relief (le) : droit versé au seigneur au moment de la succession du fief
retrait féodal (le) : en cas de vente d’un fief par un vassal, possibilité pour le seigneur féodal de se substituer à l’acquéreur en lui remboursant le prix payé.
seigneur (le) : propriétaire féodal ; le seigneur dominant est un seigneur dont dépend un autre fief
La seigneurie n’est pas une propriété foncière, mais un rapport de domination.
L’appartenance à un seigneur :
n’exclut pas l’allégeance ou hommage à d’autres seigneurs],
ne signifie pas vivre sur les terres appartenant à ce seigneur.
La conversion des pouvoirs seigneuriaux en propriétés foncières s’est produite pendant la période prérévolutionnaire.
suzerain (le) : seigneur qui possède un fief duquel dépendent d’autres fiefs. Ce terme fut réservé pendant longtemps au seigneur qui était au-dessus de tous les seigneurs.
temporel (le) : pouvoir donné aux Evêchés de Toul, Metz, et Verdun en tant que seigneurs territoriaux
tenure (une) : terre concédée à un vassal ou un tenancier non noble par le seigneur, en retenant la propriété pour n’accorder au concessionnaire que la jouissance, en principe précaire. En pratique, la tenure fut héréditaire et plus ou moins assimilable à une propriété. A Chaligny, la tenure est transmise après décès ou cédée entre vifs sans paiement de droits au seigneur. Cependant, changer la nature de l’exploitation de la terre nécessitait l’accord du seigneur.
vassal (le) : personne liée à un seigneur par l’obligation de foi et hommage. Le vassal engage sa foi par serment et tient un fief de son seigneur. En échange de son dévouement et de son aide, le vassal bénéficie de la protection d’un seigneur plus puissant que lui. Il doit également se soumettre aux formalités de l’aveu et du dénombrement.
vassalité (la) : système féodal qui repose sur les liens existant entre seigneurs et vassaux.