Alice de Joinville-Vaudémont
Les oculi de l’église de Chaligny

Nouvelle photo de groupe : les conscrits de la classe 1948

ALICE, COMTESSE DE JOINVILLE-VAUDEMONT

Fille de Henri V et de Marie de Luxembourg
° 1361
+ juin 1413 vraisemblablement à Chaligny (enterrée à l’abbaye de Clairlieu)

Mariée en 1374 à Arc-en-Barrois avec Thiébaut VII de Neufchâtel, sire de Chastellot
Fils de Thiébaut VI de Neufchâtel, vicomte de Baume et de Marguerite Bourgogne-Montagu, dame de Montrond

° 1361, + 28 septembre 1396 à Nicopolis.

Dont 3 enfants :

  1. Thiébaut VIII de Neufchâtel
  2. Marguerite, mariée en 1399 à Jean, sire de Ray et de la Ferté
  3. Jeanne

Dès le mariage de Marguerite, les biens d’Henri V sont partagés entre Marguerite et Alice. Il s’ensuit que les deux seigneuries : Chaligny et Vaudémont, cessent d’appartenir au même seigneur. Alice reçoit des Vaudémont les châteaux et chatellelines de Châtel-sur-Moselle et Bainville-aux-Miroirs, et des Joinville, les châtellenies et châteaux de la Ferté-sous-Amance, celle de Reynel, puis à la mort de sa mère, après 1376, la seigneurie de Chaligny.

Sa soeur Marguerite, quant à elle, reçoit les seigneuries de Vaudémont et Joinville.

A partir du 22 novembre 1367, Marguerite de Vaudémont et Jean de Bourgogne-Montagu sont tuteurs d’Alice.

Alice se marie vers 13 ans avec Thiébaut VII de Neufchâtel-Bourgogne encore mineur, héritier d’une puissante famille de la Comté. Ce dernier, mineur, est représenté par son père au moment du contrat de mariage du 25 mai 1373.

Il en est de même pour les arrangements relatifs au paiement des dettes de Henri de Vaudémont en 1374 et 1375 (chaque fille d’Henri de Vaudémont paiera la moitié des dettes de leur père). Une convention du 30 avril 1383 stipule qu’il faut rechercher si les forges de Chaligny sont propres ou acquêts. Alice les conserve, mais doit une récompense à sa soeur qu’elle paiera le 12 janvier 1385.

Charles V devant Clément VII à Avignon (JPG)

Charles V devant Clément VI
à Avignon
(Bibliothèque Nationale de France)

Le père de Thiébaut VII : Thiébaut VI, a épousé Marguerite de Bourgogne-Montagu, soeur du premier mari de Marguerite de Joinville-Vaudémont. Son oncle, Jean de Neufchâtel, cardinal, est évêque de Toul de 1372 à 1384.

Les Neufchâtel comme les Vaudémont, du fait de leurs liens familiaux, sont naturellement de chauds partisans de Clément VII (à Avignon) et des Bourguignons.

Thiébaut VII étant mort avant son père, il n’est connu que sous le nom de sire de Chastellot.

En 1396, Alice (qui ignore encore la mort de son mari à Nicopolis), sa soeur et son beau-frère s’associent à d’importants personnages de la région pour fonder une confrérie en l’honneur de la Vierge Marie au sanctuaire de Notre-Dame de Sion.

Bataille de Nicopolis (JPG)

Bataille de Nicopolis

(Bibliothèque Nationale de France)

(JPG)

Exécution et dépeçage des prisonniers
chrétiens capturés par les Turcs
(Bibliothèque Nationale de France)

Le 22 septembre 1396 à Nicopolis (nord de la Bulgarie), beaucoup de Croisés, venus avec une armée de 10 000 chevaliers conduite par Jean sans Peur et Philippe d’Artois pour secourir le roi Sigismond de Hongrie et l’Empereur de Byzance, sont massacrés par le sultan turc Bajazet.

Les survivants qui ne peuvent pas payer de rançon sont décapités. Les Turcs s’emparent de la Bulgarie et dominent bientôt tous les Balkans. Cette sanglante défaite met un terme aux croisades. Il est bon d’ajouter que les Croisés n’avaient pas des moeurs plus humaines vis-à-vis des Turcs.

Veuve à 35 ans, Alice habite Châtel-sur-Moselle, mais vient fréquemment à Chaligny. Elle a pour maître d’hôtel Gérard de Houdelaincourt, écuyer et pour conseiller Guy de Semoustier.

Le 3 juillet 1410, les droits sur la Moselle (traversée et pêche) sont partagés entre Alice et sa soeur Marguerite.

En 1410, Alice dénombre ses domaines pour son suzerain : Chaligny, Neuves-Maisons, Chavigny, ainsi que les fiefs de Maron et Messein avec toutes leurs dépendances.

A cette époque, le pont en pierre qui relie Pont-Saint-Vincent et Chaligny est détruit en raison des crues de la Moselle, mais les piliers sont encore visibles. Une tour, construite sur ce pont, était gardée par le seigneur de Chaligny, qui était, de ce fait, maître du passage : "une tour soulloit estre sur ledit pont, pour garder l’entrée et l’yssue dudit passage et pour recevoir les dehus d’icellui passage" (Alice de Vaudémont).

Si Chaligny détient le passage, les seigneurs du Pont (les comtes de Vaudémont) tiennent le débouché. Ils construisent au confluent de la Moselle et du Madon un château-fort. Ainsi, personne ne peut franchir la Moselle sans obtenir auparavant leur consentement.

Quand Alice construit un moulin sur le Madon pour les habitants de Pont St-Vincent, les eaux de cette rivière relève aussi de Chaligny depuis ce moulin jusqu’à son embouchure.

Les duchés sont toujours partagés par la querelle entre Armagnacs et Bourguigons. Le duc de Lorraine et les Neufchâtel sont partisans des Bourguignons, tandis que le duc Edouard de Bar est partisan des Armagnacs.

Alice renouvelle en août 1412 l’hommage au duc Edouard de Bar, ce qui ne la protège nullement des rancunes des Armagnacs contre la veuve et le fils d’un Neufchâtel. En septembre 1412, deux villages lui appartenant : Marainville et Tantimont (proches de Châtel-sur-Moselle) sont pillés et brûlés.

Alice meurt problablement à Chaligny, car c’est le curé de la paroisse, Messire Richard, qui recueille son testament. Dans ce document, elle se donne les titres suivants : "dame de Chastellot, de Chastel-sur-Moselle, de Rinel et de Challigney", mais elle est surtout connue comme "dame de Chastel". L’un des témoins du testament est "Messire Huc, chapellain de Challigney" (chapelain du château).

Selon son voeu, elle est enterrée devant le grand autel de l’abbaye de Clairlieu et lègue aux pauvres veuves du ban de Chaligny dix réseaux de froment et à l’église paroissiale et à Messire Richard, curé, une somme de 10 livres (destinée à l’achat de terre ou de cens). En outre, un service religieux doit être célébré à Chaligny et à Clairlieu pour chaque anniversaire de sa mort, ce qui est fait jusqu’à la révolution de 1789, tout au moins à Clairlieu.

En 1984, un tombeau renfermant un squelette féminin de 1,51 m est retrouvé devant le chœur. Il s’agit vraisemblablement de celui d’Alice.




Mis en ligne le mardi 8 avril 2008 par Axsane
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