Ce lexique n’est pas un dictionnaire de patois lorrain, mais un héritage familial et culturel.
Tous ces mots ont bercé mon enfance à Maron (Meurthe-et-Moselle) et chacun d’entre eux évoque un souvenir. Beaucoup ont ressurgi du tréfonds de ma mémoire, d’autres me viennent spontanément à l’esprit de préférence à leur équivalent français : ils me semblent tellement plus explicites !
Le patois est un langage avec ses mots, mais aussi des expressions et des tournures de phrases particulières.
Dans ce lexique apparaissent quelques mots français, car leur emploi, de manière usuelle, est presque exclusivement lorrain. Le patois lorrain, malmené par les pressions des apports extérieurs, survit avec ces mots qui émaillent toujours nos propos et nous relient à nos ancêtres, à notre village, à la Lorraine.
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altata ou haltata : qui est un peu dérangé, écervelé, irresponsable, hâbleur, fantasque (dialecte d’oïl)
ambèche ou embèche (n. f.) : récipient quelconque et, au sens figuré, une personne pas très dégourdie, maladroite
aouatte : petite houe
âties (faire des) : faire des manières
-atte (suffixe) : suffixe utilisé en Lorraine en lieu et place du suffixe français "-ette". Variante : "-otte".
attrapes (faire des) : faire des farces
accripoter (s’), se mettre à cripotons : se tenir à croupetons, dans la position d’une personne accroupie, le derrière sur ses talons
babette (n. f.) : bonne du curé
bacèle (n. f.) : jeune fille
bassiner (v.) : faire une sérénade grotesque à un veuf ou à une veuve qui se remarie, abuser de la patience d’autrui en parlant sans discontinuité ou comme un enfant qui réclame sans arrêt la même chose
bassotter (v., 1761)
(emploi intr.) : bricoler, ne pas avancer dans son travail ; perdre son temps à un travail inutile ; travailler sans méthode ni soin ni ordre ; s’occuper à des futilités ; aller d’un travail à un autre sans en achever un seul.
(emploi tr.) : surtout dans les interrogations comme "qu’est-ce-que tu bassottes ?" pour exprimer un jugement défavorable sur le travail d’une personne
Bassotter est déjà utilisé en 1761. Il viendrait du verbe "basser" qui signifie secouer, agiter un liquide dans un récipient, brasser".
bassoteur, -euse (adj. et n., 1761) : personne qui bassotte
bat-beurre (n. m.) : baratte
baujotte ou bonjotte (n. f.) : petit panier à deux anses, panier peu profond, oblong et à bouts pointus, pour exposer des fruits, des haricots à écosser, etc. (longueur : environ 0,80 cm)
Vient du français "bougette" qui désignait au 12ème siècle un sac de cuir qu’on portait en voyage.
béheuter (v.) : tousser, toussoter
benjoindant (adj.) : à côté de et qui jouxte (la calougeotte benjoindant la grange)
berbis (n. f.) : une brebis
bertelle (n. f.) : une bretelle
beûgne (n. f.) : un coup, une bosse (personne, véhicule)
beûgner (se) (v.) : se cogner
beûlou (n., adj. : qui ne voit pas ou mal (sens propre et figuré)
bezon (adj.) : borné, sot
bian, bianche (adj.) : blanc, blanche
bisbille (n. f.) : dispute, fâcherie
bisbille (être en bisbille avec quelqu’un) (v.) : être fâché avec quelqu’un, avoir un sujet de discorde à propos de quelque chose
blouque (n. f.) : boucle (de cheveux)
bocate ou bique (n. f.) : chèvre, mauvaise bête. Les petits de la chèvre sont appelés biquis et le bouc est le boc. De là vient l’expression "bic et boc" signifiant hermaphrodite
bodate (n. f.) : le ventre, le nombril
bourrichon (se monter le) (v.) : se monter la tête
bracot (n. m.) : entrave, bois pendu au cou des vaches
branlée (n. f.) : feu vif et joyeux fait en intersaison avec des sarments de vigne pour casser la crudité
brayatte (n. f.) : la braguette du pantalon (voir expressions lorraines)
brimbelle (n. f.) : myrtille. Il y a une "fête de la brimbelle" à Bruyères, dans les Vosges
briquer (v.) : nettoyer
brizaque (n. et adj.) : un enfant qui brise tout, très turbulent
brochon (n. m.) : pot à lait
broncher (la vigne) (v.) : tailler la vigne
brûl (n. m.) : brûlé ("ça sent le brûl ici")
brûlot (n. m.) : eau de vie sucrée enflammée
broussiner (v.) : ("y broussine"), quand on veut parler d’une pluie fine et persistante
caboulot (n. m.) : petit café, pas très bien réputé
câgneux, -euse (adj.) : pas droit, difforme (personne, objet)
caillon (n. m.) : désordre (pièce ou maison en désordre) avec parfois une notion de saleté.
Il est possible que le sens du mot "caillon" soit dérivé de l’ancien mot francoprenvencal "cayon ou caïon" qui désigne un cochon. Ce terme, originaire du Centre-Est, principalement de la région lyonnaise, est attesté en français depuis 1388. En Haute-Savoie, le cayon désigne la chair du cochon.
caillon (mettre le) : mettre le désordre
calougeotte (n. f.) : petite cabane
camp-volant, -e (n.) : tzigane, artisan ou marchand ambulant, mais aussi personne sans domicile fixe, vagabond. Les camps-volants fabriquaient souvent des paniers en osier que leurs femmes proposaient en faisant du porte à porte dans les villages.
Vient du français "camp volant" qui signifie un camp provisoire.
câncatte ou câcatte(n. f.) : une femme bavarde ou une religieuse
câncatter ou câncatter (v.) : bavarder (commérages)
cancoillotte (n. f.) : fromage à pâte molle fait avec du lait caillé
carne (n. f.) : sale type désagréable
cârotter : dérober, voler (de l’argent). Exemple : il m’a cârotté de 2 francs en me rendant la monnaie, c’t apôtre-là !
catiche (n. f.) : une poupée
cayatte (adj.) : roux, rousse
chambouler (verbe intranstif, sujet : être animé) : être en équilibre instable, vaciller, chanceler, tituber.
Attesté en Lorraine depuis 1808, ce mot va s’introduire dans le français standard familier à partir de 1915, mais avec un sens plus large : bousculer, mettre sens dessus-dessous.
chânattes (les) ou corpendants : chéneaux ou tuyaux d’écoulement des eaux de pluie.
chaouée (n. f.) : grosse averse, pluie abondante
chapouiller (se) (v.) : se taquiner entre enfants
charpagnatte (n.) : synonyme de "camp-volant, -e", désigne un tzigane nomade qui fabrique et vend des charpagnes et des paniers en osier.
charpagne (n. f.) : panier cylindrique profond à 2 anses, pour le linge ou le bois
chaûrée (n. f.) : suée, transpiration intense, soit à la suite d’un effort important, soit les bouffées de chaleur d’une femme au moment de sa ménopause
Mot dérivé de l’ancien wallon et de l’ancien picard. Il s’écrit normalement "chaurée", et l’accent circonflexe est ajouté seulement pour la prononciation.
chère sœur ou bonne sœur (n. f.) : une religieuse
cheûlard, cheûlarde (nom f. et m., adj.) : personne qui s’adonne à la boisson, ivrogne.
Dérivé du verbe "cheuler" utilisé vers 1620 en Bourgogne, ce mot entre dans le patois populaire parisien en 1870 grâce au livre du Franc-Comtois D. Poulot. Utilisé ensuite par Daudet en 1871, par Zola en 1877, il devient un terme argotique en 1881, mais disparait des dictionnaires d’argot à la fin du 20ème siècle.
cheûler (v.) : s’adonner à la boisson. Mot utilisé vers 1620 en Bourgogne.
chigner ou chignotter (v.) : pleurnicher
chique (n. f.) : billes, plus particulièrement les billes en terre cuite colorée ; "jouer aux chiques" : jouer aux billes ; "ça te coupe la chique.." : laisser sans voix.
"Nos pères nous rapportaient des billes de roulement ou des billes de concasseur, de l’usine ! Le plus "tripant" était de prendre à l’adversaire une jolie bille en acier tout brillant avec une bille en terre !"
Jean-Pierre R.-C.
chiquerie (n. f.) : une fabrique de chiques comme à Pont-Saint-Vincent (image ci-dessous)
chouiner : pleurer
chnobotte (n. f.) : terme utilisé après la dernière guerre mondiale, et qui désigne des chaussures, dont la mode fut vraisemblablement apportée par les Américains. Ce mot est une déformation du mot "snow-boot". C’étaient des chaussons montants en feutre, portés avec une "ballerine" ou une bottine en caoutchouc. A la maison et à l’école, on enlevait simplement la partie "ballerine" ou la bottine en caoutchouc et on était en chaussons.
chpountz (n. m.) : désigne un Lorrain germanophone, un Alsacien, un Allemand, mais aussi un langage qu’on ne comprend pas : "parler le chpountz".
On suppose que ce mot fut introduit dans le patois lorrain en 1938, après la sortie du film de Marcel Pagnol : le Schpountz, mais aucune preuve ne permet de l’affirmer.
clarteux, clarteuse (adj. - avant 1775) : pièce ou logement qui reçoit beaucoup de lumière naturelle : "il fait clarteux ici".
clenche ou clanche (n. f. - 12ème siècle) : poignée de porte ou de fenêtre.
Utilisé dans le nord de la France dès le 12ème siècle, ce mot désigne, en français moderne, le petit bras de levier dans le loquet d’une porte et qui prend appui sur le mentonnet.
clencher (v.) : ouvrir la porte
cocotte (n. f.) : pomme de pin
confiotte (n. f.) : confiture
cor de fourneau (n. m.) : tuyau
coriatte (n. f.) : petite courroie, corde, lien
cornet (n. m.) : sachet pour les courses
cosson (n. m.) : marchand ambulant de volailles, oeufs, beurre
couarail (n. m.) : veillée en été ; réunion chez les uns et les autres devant les maisons en été pour "causer"
Mot dérivé de l’ancien français : "carrogier" (causer sur la place publique), lui-même issu du latin "quadrivium" (carrefour).
coualé (adj.) : tordu, pas droit
couper au court (v.) : prendre un raccourci
courser (v.) : poursuivre
couverte (n. f.) : la couverture
craille (n. f.) : une éraflure
crâpi, -e (adj.) : ridé (personne, fruits)
crayon de papier (n. m.) : crayon
croquant (n. m.) : morceau de cartilage
croquante (n. f.) : nougatine
cru, -e (adj.) : froid humide et pénétrant
cruche à eau (n. f.)
crudité (n. f.) : quand il fait froid et humide
cul-bâillote (n. f.) : une galipette. (Ce mot est équivalent à "cul de Perette" dans le sud de la Meuse et à "cul bollot" ou "cul bodiot" dans les Vosges)
cul-patrelle (n. f.) : faire une roue
débiscaillé, -e (adj.) : patraque, dérangé, avec des vêtements en désordre
dâbo (être le) : être le dindon de la farce
décrotter (v.) : nettoyer (terre, boue)
dégotter (v.) : réussir à trouver, obtenir (par l’effort, dans une lutte)
déhocher (v.) : déboîté
démonter (se) (v.) : se démettre un membre
dépaissir (v.) : éclaircir des plants
déqueugner (v.) : nettoyer, débarbouiller
dinguer (v.) : tinter
doucette (n. f.) : la mâche
drôlement (adv.) : dans le sens de "beaucoup" (voir expression lorraine)
drêt (adj.) : droit(e)
duvet (n. m.) : l’édredon
écaille (n. f.) : un morceau
échalas (n. m.) : piquet de bois destiné à supporter le cep de vigne (sens propre) ; une personne grande et maigre (sens figuré). Exemple : "regardez-moi voir ce grand échalas-là...".
empaturer (s’) (v.) : se prendre les jambes dans les fils ou les ronces
eau (être en) (v.) : transpirer
embèche ou ambèche (n. f.) : récipient quelconque et, au sens figuré, une personne pas très dégourdie, maladroite
endêver (v.) : embêter
enqueugné : en désordre
enqueugner (s’) (v.) : toujours rester à la maison et devenir sauvage
escargot (n. m.) : pain aux raisins, (ce mot est d’origine relativement récente, et fait davantage partie des régionalismes que du patois).
fiâche (adj.) : flétrie (salade, par exemple)
feugner (v.) : fouiller
fier, fière (adj.) : acide, aigrelet(te)
fiérot, fiérotte :
(n.) une personne qui fait la fière. "Regardez voir comme elle fait sa fiérotte maintenant"
(adj.) : un peu acide ou aigrelet. "C’est un peu fiérot"
fion (un) : quolibet, moquerie ("lancer des fions à quelqu’un" : se moquer)
flo (n. m.) : nœud de lacet ou nœud dans les cheveux des petites filles
fonges (n. f.) : fanes de carottes, par exemple
gails ou gaille (n. f.) : un cheval
gailloir ou guévoir ou guéoir (n. f.) : endroit, construit ou non, où les chevaux s’abreuvent et se baignent.
galapiat (n. m.) : garnement, polisson.
A rapprocher du mot galapian en vieux français qui signifiait gamin.
gambette (n. f.) : jambe (origine picarde du 13ème siècle).
godot (n. m.) : un verre, un godet ("qui parle trop rince les godots")
goulotte (n.f. - avant 1694) : un conduit ou un passage pour le captage de l’eau ou de son écoulement : une rigole, une descente d’eau, tuyau d’évacuation des eaux usées d’un évier.
goulâfe (n. et adj.) : goinfre
goulée (n. f) : une gorgée
goyotte (n. f.) : économies, bas de laine
gratte-cul (n. f.) : baie d’églantier
grillé, -e (adj.) : état des plantes et des fleurs des arbres détruites par la gelée, la neige ou un excès d’humidité
gremouler (v.) : grommeler
grollon (n. m.) : un grêlon
gueniche (n. f.) : poupée, femme de mauvaise vie
Guiguitte : diminitif de Marguerite
hallier (n. m.) : remise à bois
hachepailler (v.) : parler l’allemand, avoir un accent
hâler (v.) : secouer, hocher
halette (n. f.) : coiffe lorraine pour protéger le visage du soleil.
hartad (n. m.) : cultivateur mal équipé ou, au sens figuré, une personne en retard sur son époque
houspiller (v.) : secouer quelqu’un (sens figuré)
holtz (tête de) (v.) : têtu, "tête de bois"
ièque : quelque chose ("ya pas grand ièque")
Vient du latin "aliquid" qui signifie "quelque chose".
jacques (faire le) (n. m. : faire le clown, faire le malin
En 1357, le paysan français est surnommé le Jacques. Fin mai 1358, les Jacques se révoltent contre les seigneurs et ce sera "la Jacquerie" qui fut sévèrement réprimée, notamment par Henri V de Joinville-Vaudémont, seigneur de Chaligny. Sa cruauté est telle que le futur Charles V (régent de France pendant la captivité de son père Jehan II le Bon en Angleterre), le blâme.
jaunotte (n. f.) : girolle ou pièce de 20 F en or
jatte (n. f.) : jactance. Mot utilisé souvent précédé de "grande" pour en renforcer le sens. (voir les expressions lorraines
joint (n. m.) : une côtelette de porc
la, le (devant le prénom) : par exemple, la Sidonie
lavette (n. f.) : chiffon de vaisselle
lavoter (v.) : laver
lavoterie (n. f.) : action des enfants qui jouent à laver quelque chose
lechure ou léchade (n. f.) : action de lécher
lichette (n. f.) : petite quantité de vin ou d’alcool qu’on ressert à un ami ou une connaissance en visite
"Licher" signifiait, autrefois, faire ripaille. "J’aymerois encore mieux ne manger que des choux et licher deux grains avec Diogène" (1585 - Dialogues de Tahureau).
"Lichette" : souper fin et "licheur (-euse)" : viveur (-euse)" : qui mène une vie de plaisirs.
loche (n. f.) : limace
(être) mâchuré (v.) : se dit facilement à un enfant qui a la bouche ou le visage barbouillé par de la confiture, par exemple. (se) mâchurer le museau : se salir le visage ou, ironiquement, se maquiller.
mannequin (n. m.) : panier rond avec 2 poignées
mâmiche (n. f.) : vieille femme. "Etre habillée comme une mère Mâmiche" : être mal habillée
margatte (la) : boue liquide
margoulette (se casser la) : se casser la figure
meurotte (n. f., av. 1807) : vinaigrette avec de la crème, mais aussi migaine
mien (le) (pr. poss.) : souvent
migaine (n. f.) : pâte liquide à base d’œufs et de crème fraîche pour la confection de la quiche ou d’une tarte
minon (n. m.) : poussière pelucheuse
môon Dieu don ! : mon Dieu ! marque l’étonnement
mornifle (n. f.) : gifle
mouchatte (n. f.) : morve
mouise (être dans la) : avoir des embarras d’argent
Ce mot a peut-être été emprunté à l’allemand du sud : "mues" qui signifie "bouillie".
museau (n. m.) : la partie inférieure du visage.
(Au sens figuré) "ousque t’as encore été mettre ton museau ?" : "tu es encore allé t’occuper de choses qui ne te regardaient pas.
nâchon (n. m.) : un enfant chétif, délicat
nâchonner (v.) : manger très peu, traîner en mangeant et laisser de la nourriture dans son assiette
néreux, -euse (adj., substantif - av. 1793) : personne qui n’aime pas manger dans l’assiette des autres ou qui trie la nourriture dans son assiette, qui éprouve facilement du dégoût ; au sens figuré : difficile.
nêmme donc : n’est-ce-pas
nice (adj.) : personne qui est difficile
nice cocotte (être) : être difficile, faire des manières
niquedouille (n. f.) : sotte. Est souvent précédé de "grosse" pour renforcer le sens du mot : espèce de grosse niquedouille !
nonon (n. m, av. 1879) : oncle (enfantin)
norotte (n. f.) : noisette
œufs (rester sur ses) : rester célibataire
olivettes (faire les) : faire des petites choses
Expression employée parfois dans le sens de : faire tous les caprices ou les quatre volontés de quelqu’un (J.Pol Vautrin)
ostrogoth (n. m.) : personne qui ignore la politesse
-otte (suffixe) : suffixe utilisé en Lorraine en lieu et place du suffixe français "-ette". Variante : "-atte".
ouaré (n. m.) : gars (qué ouaré !)
ousque sont... ? : où sont... ?
paire (en avoir une) : en avoir plusieurs, beaucoup.
pané (n. m.) : pan ou bas de robe, de chemise (voir expressions lorraines)
papouiller, faire des papouilles (v.) : chatouiller
paquis (n. m.) : prairie, terrain communal
parsi (n. m.) : persil
passotte (n. f.) : une passoire ; par métaphore, ce mot désigne une personne étourdie, qui oublie facilement ce qu’on lui dit : "il a la tête comme une passotte".
patin (n. m.) : les patins sont des chaussons d’intérieur
Depuis 1260, le mot "patins" désignaient des chaussures. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le mot "chaussons d’intérieur" est apparu. Mais le mot "patins" a continué à être employé en Lorraine pour désigner les pantoufles.
patinettes (des) : pièces de tissu sur lesquelles on avance en glissant sur un parquet ciré
Après l’apparition des chaussons d’intérieur ou pantoufles, le mot "patin" a été utilisé en français pour désigner la pièce de tissu avec laquelle on glisse pour protéger un parquet ciré, tandis que le mot "patinette" était créé en Lorraine pour désigner le même objet.
peût, peute (adj. et n.) :
vilain, laid, mais aussi méchant (oh, les peutes gens !)
une peute bête : un animal nuisible, mais aussi une personne malveillante
Autrefois, le diable était aussi dénommé "le peut" ou "le puant".
pierre à eau (n. f., av. 1807) : l’évier souvent en pierre dans les vieilles maisons lorraines
pinchard, -e (adj.) : criard(e), aigu(e), haut perchée en parlant d’une voix
pincher (v.) : parler d’une voix criarde
pinéguette (une) : pimbêche
piquette (n. f.) : vin léger pressé (excellente boisson pour la fenaison) obtenu en ajoutant de l’eau sucrée sur les restes du raisin... mais à user avec modération, car ce vin, s’il coupe bien la soif, est un peu traître
piot, piotte (n.) : le petit, la petite
point d’heure : tard (jusqu’à point d’heure)
poreau ou poratte (n. m.) : un poireau
pot de camp (n. m.) : récipient métallique (en aluminium ou émaillé), de forme ovale et avec une anse, souvent avec deux compartiments superposés fermés par un couvercle, dans lequel on emporte le repas de midi sur son lieu de travail. On l’utilisait aussi pour aller acheter de la crème à la ferme.
pouillatte (la) : base du cou, nuque, cuir chevelu
pouillotte (la) : petite et jeune salade enlevée quand on éclaircit les plants
quarantaine (messe de) : messe célébrée en l’honneur du défunt, 40 jours après son enterrement. Au 16ème siècle, la messe de quarantaine était célébrée pour un mort pendant 4O jours après son décès.
quenotte (n. f.) : dent d’enfant
quaouatte (n. f.) : petite queue
quaouatter : se déplacer (encore en train de quaouatter partout !)
quiche (n. f.) : tarte à pâte brisée (ou feuilletée), garnie d’une migaine et de lardons. Elle se mange chaude.
La quiche lorraine, est connue depuis le 16ème siècle. A cette époque, elle était faite à base de pâte levée (pâte à pain) et recouverte d’une migaine. Le duc de Lorraine, Charles III, (fils de François 1er et de Christine de Danemark) en mangeait régulièrement.
quoiche (n. f.) : la prune et la questche alsacienne
rabibocher (v.) : remettre ensemble
raminer (v.) : ruminer (des pensées)
raouer (v.) : quand les matous miaulent au moment des amours (au sens figuré : traîner, par exemple : "où vas-tu encore raouer ce soir ?")
raousse (n. f.) : une correction, une rossée
râpiat (n., adj.) : avare
ratapouiller (v. : réparer
rayotte (n. f.) : espace laissé entre le lit et le mur, dans une alcôve. A Maron, la ruelle du Vergeron est surnommée "la rayotte"
raouée (n. f.) : virée dans les bistrots... ou une virée tout court
ravoir (v.) : nettoyer un ustensile ou un objet très encrassé
rebabouiller (v.) : répondre durement, rembarrer quelqu’un
rebêchotte (n. f.) : serfouette (fer en forme de lame d’un côté et de fourche ou langue de l’autre).
relavotte (n. f.) : pièce de tissu qui sert à laver la vaisselle ou essuyer la table (voir expressions lorraines)
rencoquiller (se) (v.) : se renfermer sur soi-même, comme dans une coquille
ressépi, -e (adj.) : desséché ("ma viande a trop attendu, elle est toute ressépie")
revoyotte, revoyure (à la) : à bientôt, au revoir
ric et rac (ou rique et raque) : de justesse, exactement, "pile poil" ; exemple : j’étais ric et rac ce mois-ci signifie j’ai pu terminer le mois sans dette, mais sans faire quelques économies.
rincée (prendre une) : être trempé par une averse
rôbatte (n. f.) : une petite robe
rogaton (n. m.) : reste de repas, mais peut signifier aussi une personne très petite, malingre
rouater (v.)). : regarder
sâpré, -e (adj.) : sacré (une sâprée peur !)
schlague (n. f.) : une correction sévère. Mais aussi récemment "arrête ta schlague" signifie : arrête de m’embobiner.
secouotte (n.f.) : crochet muni d’un long manche pour secouer les branches afin de faire tomber les fruits
socotte (n. f.) : une fille grande et maigre
souffler la lumière (v.) : éteindre la lampe
soyotte (n. f. : danse folklorique vosgienne
Vient de l’allemand "sagen" qui signifie "scier". Les mouvements de bras des danseurs évoquent ceux des scieurs de long vosgiens (les sagards).
tendelin (n. m.) : hotte de vendange
teûgniat (n. m.) : mou, sans énergie, qui ne communique pas, n’agit pas franchement, mais aussi personne en retard sur son époque
teussât : qui tousse beaucoup
tioche (n. f.) : la cloche
toc (n. m.) : le trognon, une souche d’arbre
tontiche (n. f.) : une poupée
toquée (n. f.) : touffe de fleurs, de rhizomes, ou de cives
toquer (n. m.) : frapper (à une porte)
torchon (passer le) : passer la serpillière sur le sol
tortout : tout
tosser (v.) : têter ou bien boire
tossotte (n. f.) : la tétine
touiller (v.) : remuer (la soupe, par exemple)
toupien (adv.) : beaucoup
tournisse (n. m.) : vertige
tout : est souvent utilisé pour renforcer le sens d’un mot, comme tout partout
traînasse (n. f.) : herbe filante
trâouire (n. f.) : femme de mauvaise vie, femme sale
tringuelte (n. f.) : pourboire
tripette (ne pas valoir) : ne pas valoir cher, avoir peu de valeur
trique (n. f.) : gros morceau de pain
trisser (v.) : éclabousser
trisser (se) (v.) : se sauver
trochée (n. f.) : rejet sur une souche
usoir (n. m.) : large espace devant la maison lorraine (entre la maison et la rue), typique dans les villages lorrains. Cet espace n’est pas privatif, mais appartient à la commune. Au fil des ans, certains se le sont appropriés et parfois l’ont même clôturée. Le Conseil Régional de Moselle et la commune de Dieuze souhaitent récupurer ces espaces.
vâillotte (n. f.) : une vache
venir (v.) : employé au lieu de "devenir" ; exemple : je viens vieux, c’est tout des excuses pour ne rien faire
verrine (n. f.) : pot pour la confiture ou terrine pour le pâté, ou contenu du pot ou de la terrine.
Ce mot est utilisé depuis le premier quart du 12ème siècle pour désigner des objets manufacturés en verre, aussi bien le tube de verre du manomètre (1721) que la cloche de jardin (1819). En Lorraine, il désigne spécifiquement un récipient en verre dans lequel confitures ou pâtés sont conservés ; par extension : contenu du récipient. Depuis peu, l’emploi du terme "verrine" s’est étendu à l’Alsace, sans doute par opposition à "terrine".
voir (v.) : regarde voir ça, mange voir ça
volette (n. f.) : claie en osier sur laquelle on pose les tartes et les gâteaux pour les faire refroidir
zaubette ou zauguette (n. f.) : petite fille turbulente
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Accents des Français, avec deux enregistrements de l’accent lorrain du Tholy (près de Gérardmer).