La Filoche à Chaligny
Fondée en 1913 par Jules et Henri Lévy, la filature prend son essor à partir de 1920. Elle est implantée sur un terrain de 1 ha 33 a.
Les ateliers, filature et tissage, fabriquent à partir de la matière brute (traitement de la laine, du coton et de la teinture).
Ils emploient jusqu’à 500 ouvrières, formées sur place. A Chaligny, comme dans les villages limitrophes, tout le monde surnomme les Tricoteries de Chaligny : "la Filoche".
Les principaux clients de la filature sont "La Samaritaine" et "Les 100 000 Chemises".
En 1946, le développement du marché textile et la concurrence engendrent quelques difficultés, qui vont s’accentuer en 1955 avec la perte d’importants marchés extérieurs en raison de la guerre d’Extrême-Orient.
En 1956, l’entreprise dépose son bilan et le Tribunal de Commerce de Nancy prononce la liquidation judiciaire.
La "Filoche" est achetée par les Ets. Bonbon de Troyes du groupe Tricoterie Industrielle Moderne (T.I.M.), rachetés eux-mêmes trois ans plus tard par le groupe Timwear, l’un des groupes français les plus importants de l’industrie textile.
L’année 1967 semble promettre d’excellentes perspectives d’avenir à l’entreprise, mais suite à des difficultés de gestion dues à la conjoncture, les ventes dans la bonneterie et l’habillement s’effondrent et ce, d’autant plus rapidement que la fabrication en série de la filature de Chaligny ne correspond plus aux besoins du marché.
Elle n’est plus rentable et le groupe, déjà fragilisé lui-même, décide et annonce, le 10 juin 1971, la fermeture définitive de la "Filoche" pour le 31 juillet 1971, soit 438 licenciements, dont 411 de personnel féminin.
Quand on sait qu’à la fin du certificat d’études primaires, beaucoup de jeunes filles de Chaligny, Maron et autres villages alentour, allaient travailler à "la Filoche", tandis que les garçons allaient à "l’usine" (usine de Neuves-Maisons), il est facile d’imaginer le traumatisme provoqué par l’annonce de cette fermeture sur la population de Neuves-Maisons et des villages environnants, déjà perturbée par la fermeture de la mine du Val de Fer quelques années auparavant.
Toutefois, le 22 juin 1971, la société Franck Forter propose le rachat de la "Filoche" et de son matériel.
A compter du 21 septembre suivant, une nouvelle usine textile créée par Fra For permet de conserver l’emploi de 300 salariés. Le personnel s’adapte aux nouvelles exigences de travail : montage et assemblage de vêtements.
Toutefois, ce n’est qu’un répit, car la concurrence internationale devient de plus en plus agressive et, en 1986, Fra For décide de fermer la "Filoche".
Le 5 mars 1986, la commune de Chaligny envisage l’acquisition de l’ensemble industriel de "la Filoche", soit 15 000 m².
Fin 1986, la Filoche est incorporée au domaine public de Chaligny. Deux voies y mènent : l’allée Louis Pasteur et l’allée Jean Rostand.
Dans la région néodomienne, peu de familles n’ont pas eu au moins un membre qui n’ait pas travaillé dans cette entreprise. Partie intégrante de la vie et du paysage néodomien pendant 75 ans, la filature demeure, dans la mémoire de tous, sous son surnom : "la Filoche" !
Actuellement, la filature a été reconverti en centre d’activités qui, en 2006, regroupe 14 entreprises employant 65 salariés dans les domaines du commerce, de l’artisanat et de l’industrie. Il reste une surface disponible de 1 755 m².
Un projet de requalification est à l’étude.
A proximité de la zone Louis Pasteur, le centre d’activités de Chaligny est né de la reconversion d’une ancienne filature.
CCMM (Communauté des Communes de Moselle et Madon)
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