Le 24 octobre 1648, le traité de Westphalie est signé. Il met fin à la guerre qui a enflammé l’Europe pendant trente années, mais aussi à la guerre de Quatre-vingt-ans (de 1568 à 1648) entre les Provinces-Unies (Pays-Bas espagnols) et l’Espagne.
Les négociations débutent en décembre 1644 à Münster pour les catholiques. Elles opposent les Provinces-Unies (Pays-Bas) à l’Espagne, et la France au Saint Empire romain germanique.
Le traité de paix conclu entre l’Empereur et la France (Instrumentum Pacis Monasteriensis) traite essentiellement des problèmes liés à la France, ainsi que de la cession des Trois Evêchés (Toul, Metz, Verdun), de l’Alsace (sauf Strasbourg et Mulhouse) et du Sundgau.
Celles d’Osnabrück concernent les protestants et opposent la Suède au Saint Empire Germanique. Le traité de paix conclu entre l’Empereur d’Autriche et la Suède : Instrumentum Pacis Osnabrugensis règle les différents entre ces deux puissances, les problèmes de la constitution intérieure et le nouveau statut religieux dans l’Empire.
Ce traité ne satisfait guère ni le Saint Siège, ni l’Espagne. La reconnaissance du protestantisme en Allemagne fait perdre au pape une grande partie de son influence sur la politique européenne. Quant à l’Espagne, elle continue la guerre contre la France jusqu’en 1659.
De cette guerre qui était censée défendre la religion, un poète allemand de cette époque, Logau, constate :
"Die Glauben
Luth’risch, Papstisch und Calvinisch, diese Glauben
all drei
Sind verbanden, doch ist Zweifel wo das Christenthum denn sei !"J’ai bien vu des luthériens, des papistes et des calvinistes, mais pour des chrétiens, je ne vois pas où il s’en trouve !
Le traité introduit l’idée d’armée permanente, en remplacement des troupes mercenaires dont l’appât du gain ne ménage ni ennemis, ni amis.
Elle ne retire aucun bénéfice de sa participation à cette guerre, bien au contraire. Le Duc de Lorraine a déjà perdu presque tous ses états et l’Autriche l’abandonne à son sort. Il ne reste plus à Charles IV qu’à espérer la clémence du Roi de France, et il se rend lui-même à Paris pour négocier la paix.
Conditions du traité
Le Duc de Lorraine doit cesser toutes accointances avec la Maison d’Autriche et autres ennemis de la France,
Il est rétabli dans la possession des duchés de Lorraine et de Bar relevant de la couronne de France,
La France garde le comté de Clermont, la prévôté et terres de Stenay et de Jametz, ainsi que la ville de Dun,
La ville de Nancy demeure française jusqu’à la fin de la guerre, et le Roi de France peut en raser les fortifications avant de la rendre au Duc,
Si Charles IV manque à sa parole, la Lorraine serait unie définitivement au royaume de France.
Le Duc de Lorraine est en trop mauvaise posture pour pouvoir discuter ces conditions qui auraient pu être encore plus défavorables. Seule la crainte que Charles IV ne joigne ses troupes à celles du Comte de Soissons empêche la France d’annexer purement et simplement la Lorraine.
Sa structure est inchangée, mais il est maintenant constitué d’une mosaïque d’états pratiquement indépendants (350 états). Les trois confessions (catholique, luthérienne et calviniste) sont reconnues par le traité, mais les princes ont le droit d’imposer leur religion à leurs sujets. Le pays est ruiné et la population aurait, pense-t-on, diminué d’un tiers environ, davantage d’après certains auteurs. La paix est accueillie avec soulagement.
Son droit de seigneurie sur les Trois-Evêchés* est confirmé et elle annexe la plus grande partie de l’Alsace. Le duc de Savoie cède Pignerol, dont les troupes françaises se sont emparées en 1630. Le Trésor est épuisé. Les Français ne s’intéressent qu’à Anne d’Autriche, Mazarin et la Fronde.
Elle étend ses possessions sur la rive de la Baltique et peut désormais contrôler le commerce allemand dans la Baltique et la Mer du Nord. Elle reçoit également 5 millions d’écus d’Allemagne.
Elle conserve son indépendance et sa neutralité.
Leur indépendance vis-à-vis de l’Espagne, proclamée par l’acte de 1581, est définitivement reconnue par le traité de Westphalie, et met fin à la guerre de Quatre-Vingts Ans, appelée également guerre des Pays-Bas, guerre des Flandres ou révolte des Pays-Bas. La Hollande reçoit les colonies portugaises. Ses flottes régnent dans la Baltique et sur l’Océan et elle possède le monopole du commerce avec le Japon et la Chine.
Contrairement à l’édit de Ferdinand II qui ordonne la restitution des biens ecclésiastiques, le nonce Chigi, délégué par le pape, voit les diocèses de Brême et de Verdun donnés à la Suède luthérienne, ceux de Magdebourg, d’Halberstadt, de Menden, de Camin à l’Electeur de Brandebourg. Les évêchés de Ratzebourg et de Schwerin deviennent fiefs du duc de Meckelbourg. Les évêchés d’Osnabrück et de Lubeck sont alternativement dévolus aux luthériens et aux catholiques. Les commanderies de malte, les abbayes, les bénéfices des pays protestants sont donnés aux princes, aux seigneurs comme indemnités de guerre. Le pape, par une bulle, condamne ce traité, mais sans succès.
La décadence de cette monarchie autrefois si puissante en Europe s’amorce : destruction de son infanterie à Lens et à Rocroi par Condé, marine et commerce ruiné, colonies enlevées par la Hollande et l’Angleterre, finances épuisées, population diminuée. Avec le traité des Pyrénées, elle perd le Roussillon, la Catalogne...