Des traces de forges datant des temps primitifs ont été retrouvées à Chaligny (restes de cendres, scories avec une forte teneur en métal).
Un gisement de minerai de fer est une richesse importante qui permet de fabriquer des outils, des armes pour son propre usage, mais aussi d’en échanger contre d’autres produits.
Avec un sol qui renferme du minerai de fer, la Moselle et la forêt de Haye toutes proches, il était naturel qu’une population s’établisse dans un lieu qui se nommera plus tard Chaligny.
Il est impossible d’établir un historique exact de l’exploitation du minerai de fer à Chaligny depuis ses débuts, mais des documents du 12ème siècle indiquent que le village, à cette époque, est déjà réputé pour son fer.
En 1365, après la mort de son mari, Henri V de Joinville-Vaudémont, Marie de Luxembourg exploite le minérai de fer et crée une forge, vraisemblablement au Val de Forge ou Fond de Monvaux. Elle cessera d’être exploitée au début du 16ème siècle.
Le compte de 1470 indique que le seigneur de Chaligny prélève un droit sur le minerai de fer extrait par d’autres industriels : "pour rançon de prendre mine au hault Mont pour leur forge de la présente année". Le "hault mont" est sans doute la mine du Val de Fer.
Le seigneur permettait aussi de prendre du minerai sans redevance à certains religieux, comme ceux de Clairlieu, Mureau et Flabémont. L’abbaye de Beaupré bénéficie, quant à elle, d’un droit limité à six charretées de minerai par an.
L’industrialisation, à la fin du 19ème siècle, entraîne la remise en activité des forges et des mines.
Les Chalinéens abandonnent progressivement la viticulture, surtout au début du 20ème siècle, pour devenir métallurgistes.
En 1903, une enquête d’utilité publique est effectuée pour l’avant-projet présenté par la Compagnie des Mines, en vue de la construction d’une galerie souterraine devant relier la mine du Val de Fer à celle du Fond de Monvaux.
Vers 1965, la rentabilité des mines de fer de Chaligny est insuffisante face à la concurrence. Leur fermeture définitive est décidée.
Chaque matin, les mineurs partaient creuser le sol de la mine avec bottes, casque sur lequel était fixée une lampe frontale et tenant à la main une lampe à acétylène.
Le soir les voyait revenir de leur dur labeur entièrement recouverts d’une poussière ocre. Cette couleur très caractéristique évoquait pour moi la poudre de coco (1) que nous mangions, nous les enfants.
(1) : Le coco était une boisson rafraîchissante, à base de bâtons de réglisse marinés dans de l’eau, et de jus de citron, très populaire au 19ème siècle. Nous en mangions également sous forme de poudre.
Il est difficile d’imaginer les conditions de travail d’un mineur : l’obscurité, la chaleur, la poussière... même si les coups de grisou ne sont pas à craindre comme dans les mines de charbon.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, malgré les dangers et le manque de lumière naturelle, beaucoup de mineurs aimaient la mine, cet univers spécial dans lequel ils passaient une grande partie de leur vie, cet univers que seul un autre mineur pouvait comprendre.
Une entrée du Val-Fleurion permettait aux mineurs habitant Chaligny d’accèder facilement à la mine du Val de Fer (ouverte en 1872 et fermée en 1968), plus familièrement appelée : le "Val Deuf" et située sur la commune de Maron.
Les chevaux étaient employés pour tirer les wagonnets
Carte des aléas miniers à Chaligny