Habitat
Les oculi de l’église de Chaligny

Nouvelle photo de groupe : les conscrits de la classe 1948

Toponymie de "Chaligny"

-  Calinius est, d’après la philologie, un gentilice romain en "ius". La racine du gentilice est formée avec le nom du propriétaire ou du tenancier primitif (peut-être : Calinus).

Le bien-fonds (propriété avec le sol et tout ce qui en dépend en superficie et en profondeur), désigné sous son nom générique ("fundus", "terra" ou villa") est sous-entendu et le nom du domaine se confond avec celui du propriétaire : "Calinius fundus" devient simplement "Calinius".

Dès le 8ème siècle, le sens de villa et de fundum évolue. Villa correspond davantage à une agglomération d’hommes, qu’à un domaine appartenant à un propriétaire, tandis que "fundum" désigne un hameau ou un village.

L’identité du citoyen romain est obligatoirement définie par son prénom (praenomen), son nom de famille (nomen gentilicium ) et son surnom (cognomen). Le gentilice ou nom de famille peut avoir une origine romaine, gauloise, celte, etc.

-  Caliniacum (en 1050) : la finale latine "i-acum" désigne un domaine rural ou une villa gallo-romaine.

-  Chalinei (en 1150) : la terminaison "ei" correspond à la finale latine "i-acum" et le son "ka" devient "cha" (chuintement).

-  Challegnei (1284 et 1410) : palatalisation de Chalinei ("n" devient "gn")

-  A partir du 17ème siècle, le nom du village est écrit Challigny, puis Chaligny (sa forme actuelle).

A l’époque romaine

Chaligny est un vaste domaine appelé Calinius. Autour de la "villa", maison du maître, est regroupé l’ensemble des habitations des agriculteurs, esclaves et colons, qui exploitent le domaine ; cependant la résidence principale du maître est à la "cité".

Maison gallo-romaine (JPG)

Maison gallo-romaine présentée à l’exposition universelle de Paris en 1889

Au temps des Francs

A l’époque franque, les droits de la propriété privée et ceux de la puissance publique sont réunies dans les mains du maître.

A Chaligny, le maître se réserve une portion de terres arables, de vignes et de prés qu’il exploite directement. C’est le "mansus indominicatus" qui variera suivant les époques, mais subsistera jusqu’à la fin de l’ancien régime.

Les hommes libres, les affranchis et les non libres cultivent des manses (terre d’une douzaine d’hectares), mais ils ne sont pas tous soumis aux mêmes charges.

Au Xème siècle

Les différences entre ces trois catégories de population s’effacent pour former une classe unique : les serfs, mais les paysans de la seigneurie de Chaligny ne sont pas vraiment des serfs.

En effet, ils jouissent de la liberté personnelle, transmettent leur tenure après décès ou la cédent entre vifs, sans paiement de droits au seigneur.

Cependant, ils ne peuvent pas, comme au temps des grands propriétaires romains ou barbares, changer la nature de l’exploitation d’une tenure sans l’accord du seigneur.

Le seigneur a le monopole du four, du pressoir et du moulin. Il conserve en outre les mines, les eaux, les forêts et les pâturages.

Le développement d’une agglomération est subordonnée aux échanges commerciaux qu’elle peut entretenir avec l’extérieur.

La présence de sel gemme, denrée très rare et très recherchée autrefois (pour la conservation des aliments notamment), a permis l’essor de l’ensemble de la région. Cette industrie a engendré un gros trafic et contribué à la création d’un important réseau routier, utilisé auparavant par les Romains pour la conquête. Des vestiges de ces routes subsistent sous le nom de "chemins brabants".

Chaligny, dont un document atteste l’existence à cette époque, ne possède pas de mine de sel, mais nul doute que le village a profité de cette industrie florissante et de sa proximité avec Toul, plus grande ville de Lorraine depuis l’époque romaine, située à la jonction de deux grands axes routiers : Trèves-Lyon et Toul-Reims. La viticulture est déjà une des principales ressources de Chaligny, et peut-être aussi son minerai de fer.

A cette époque, Chaligny et Chavigny forme un domaine qui fait partie du temporel de l’évêque de Metz, sans qu’il soit possible de préciser une date exacte.

A la fin du 11ème siècle

Connue tout d’abord sous le nom de villa S.-Vincentii, une agglomération se forme autour du prieuré créé par l’abbaye de Saint Vincent de Metz.

L’importance de Toul décroît au profit de Nancy qui devient capitale de la Lorraine. Pour les Chalinéens, ce changement ne peut qu’être profitable, puisque Nancy est encore plus proche.

Chaligny, "coincé" entre Toul et Nancy, bénéficie du développement de ces villes, autrefois et maintenant.

Au début du 12ème siècle

Le Comte de Vaudémont devient seigneur de Chaligny. Le domaine comprend les territoires de Chaligny, Chavigny et la villa S.-Vincentii.

En 1117, Maron et Messein font partie des biens du prieuré de Saint Vincent.

Au 13ème siècle

En 1263, Henri 1er de Vaudémont construit un château-forteresse qui sera détruit en 1467 pendant une guerre qui oppose le comte de Vaudémont, seigneur de Chaligny, à René II, duc de Lorraine.

Un document de juillet 1284 signale que le village est partagé entre le Mont, ensemble de maisons groupées autour du château et de sa chapelle, et La Val ou La Vaulx. L’expression "Le Val" est moderne. Un troisième quartier est mentionné : celui de la Rue qui, selon toute vraisemblance, devait se trouver sur la route de Neuves-Maisons à Chaligny, séparé du Mont par l’église et le château.

La Val, dérivé du latin "vallis" est féminin jusqu’au 10ème siècle, masculin ensuite ("vallus") et devient "vau". L’usage de l’article date également du 10ème siècle.

Il n’est donc pas étonnant de lire "La Val" ou "La Vaulx" dans les textes du 13ème siècle.

Au 14ème siècle

Dans un acte de juillet 1340, le Mont est appelé la Ville. Peut-être est-ce une survivance du terme romain "villa" utilisé pour désigner la maison du maître et peut-être le château a-t-il été construit sur l’ancienne villa romaine ?

La population de la villa S.-Vincenti, groupée autour du prieuré, s’est accrue. Cette agglomération prend alors le nom de Neuves-Maisons.

Au début du 20ème siècle

Si son nom a subi de nombreuses variantes de Calinius à Chaligny, le village a conservé quasiment la même disposition qu’aux temps jadis avec ses deux quartiers : le Mont et le Val, ses maisons agglutinées autour de l’église de l’ancien château, sans habitat écarté. Cet aspect typique des villages lorrains exprime et renforce la puissance et la cohésion de la communauté rurale.

(JPG)

Panorama côté Sud : Chaligny avec ses maisons accolées,
groupées autour de l’église et la Moselle au bas du coteau

L’afflux de population provoqué par les besoins grandissants de main-d’oeuvre pour l’usine de Neuves-Maisons contraint la municipalité à voter la réalisation d’une voie d’accès pour ce qui sera le nouveau quartier : les Cités.

Les Cités de Chaligny (JPG)

Les Cités de Chaligny

Quartier des Cités  (JPG)

Les Cités et l’usine de Neuves-Maisons

En 2004

Création d’un lotissement au Fond du Val : voir notre Gazette de Chaligny N° 8. La forêt montre encore, en juin 2005, les ravages qu’elle a subis du fait de la tempête de décembre 1999.

Lotissement du Fond du Val (JPG)

Lotissement du Fond du Val (photo prise en juin 2005)

Projet en cours

Les municipalités de Chaligny et Neuves-Maisons projettent, après acceptation par la Société d’Equipement du Bassin Lorrain, de créer un nouveau quartier au Haut des Vaches : voir notre Gazette de Chaligny N° 10




Mis en ligne le dimanche 20 mars 2011 par Axsane
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