Le "mai" est une tradition française et le dictionnaire Larousse le définit ainsi : le "mai" est un arbre qu’on plante devant la maison d’une jeune fille à marier, à l’occasion du 1er mai.
En Lorraine, l’essence de l’arbre est choisie en fonction de l’opinion des célibataires masculins sur la moralité des demoiselles : charme pour une jeune fille jugée agréable et charmante, sapin ou cerisier pour une "coureuse", sarments de vigne pour celle qui apprécie un peu trop la dive bouteille, etc. Mais cette signification changeait suivant les villages : l’aubépine, marque d’estime à Chaligny, stigmatisait les mauvais caractères à Crévic. Il arrivait aussi parfois que des femmes mariées, un peu légères, voient leur conduite stigmatisée en découvrant au matin leur maison décorée par un rameau de sapin.
A Chaligny, les conscrits se réunissaient le 30 avril au soir et, après délibérations, allaient couper les branches d’arbres. Au cours de la nuit, les rameaux étaient fixés bien haut sur les chanlattes, afin de décourager toute tentative destinée à enlever le rameau, au cas où sa signification aurait déplu à la jeune fille à marier ou à sa famille. Ce travail occupait les conscrits une bonne partie de la nuit, et nul doute qu’ils devaient être contents lorsqu’ils pouvaient enfin aller se coucher. Celles qui avaient eu un rameau de charme recevaient un bouquet de muguet dans la journée du 1er mai. La moralité, mais aussi la beauté de la jeune fille étaient prises en compte, et les plus jolies filles avaient les plus jolies charmilles.
Cette tradition s’est perdue vers les années 1964-1965.