Voler, à l’instar des oiseaux, fut le rêve de l’homme depuis l’Antiquité.
A la fin du 19ème siècle, l’aviation n’en est qu’à ses prémisces, mais ses progrès sont si rapides que des aéroplanes et des hydravions participeront à des combats aériens au cours de la guerre 1914-1918.
En 1910, les termes aviateur, aviatrice désignent les personnes qui s’occupent d’aviation et non le pilote d’un aéroplane. Cette définition parait logique, car les pilotes étaient également les concepteurs des machines qu’ils construisaient.
Quant au terme "aviation" (du latin "avis" = oiseau), il désigne la manière dont les oiseaux s’y prennent pour voler, mais c’est aussi la "science qui recherche les moyens de se soutenir et de se diriger dans l’air, à l’aide d’appareils plus lourds que l’air, dont certains imitent le vol de l’oiseau". (Dictionnaire Larive et Fleury de 1910).
En 1894, l’Allemand Lilienthal plane avec de simples ailes.
En 1897, Clément ADER expérimente le premier aéroplane mécanique : l’Avion, nom qui deviendra un terme générique en lieu et place de celui d’aéroplane.
Les aéroplanes adoptent les formes les plus diverses avant d’acquérir la forme que nous leur connaissons maintenant.
Le 29 octobre 1913, au départ de Reims, Marcel Prévost, avec un aéroplane Deperdussin, atteint la vitesse jamais atteinte de 204 km/h.
Le 28 juin 1914, Landman à bord de l’Albatros vole, à partir de Johannisthal (Allemagne) pendant 1 900 km (record de distance), tandis que Harry Oelirich, avec un aéroplane D.F.W., parvient à grimper jusqu’à une altitude de 7 850 mètres !
Le rêve d’Icare est devenu une réalité ! L’homme vole ! La France devient le premier foyer aéronautique du monde.
Les exploits des pionniers de l’aviation (Wilbur et Orville Wright, Curtiss, le Comte de Lambert, Gabriel Voisin, Santos-Dumont, Sommer, Henry Farman, Paulhan, Hubert Latham, Rougier, Blériot, Delagrange, Ferber, Levasseur, Roland Garros, de Beaumont, Védrines, Chavez, etc.) soulèvent l’enthousiasme des foules.
Avant 1914, mon grand-père reçoit cette carte postale envoyée par son frère. Ce dernier veut faire partager son enthousiasme.
Au recto, un Wright Flyer III et deux Voisin volent dans le ciel de Monte-Carlo. Au dos de la carte, mon grand-oncle écrit : "Ai vu voler Rougier hier c’est épatant. Le verrons encore aujourd’hui probablement."
En 1913, ma mère (3 ans) est hissée à bord d’un avion et, à la grande surprise et à la déception de son père, se met à hurler de terreur. Plus âgée, elle expliquera que le plancher de l’aéroplane était constitué de planches séparées par un espace. Cet espace lui paraissait si grand qu’elle avait eu peur de glisser entre les planches et de tomber sur le sol qui lui paraissait très éloigné "vu d’avion" !
A l’heure actuelle, le monde est "à la portée de notre main" pour ainsi dire : une dizaine d’heures pour rejoindre la côte pacifique des Etats-Unis, et environ 18 heures pour le Japon : nous pouvons donc en moins d’une journée nous trouver transplantés à "l’autre bout de la Terre".